TÉMOIGNAGE D'AIDE : AIDER LES SUICIDAIRES, QUE FAIRE ( page 1 )
Participation à SOS Suicide

SUICIDAIRE : ENVIE DE MORT, QUE FAIRE POUR AIDER ?

Lutter contre les envies suicidaires, que faire ?

Comment j‘ai appris l’existence de l'association SOS SUICIDE, est-ce à la télévision ou dans un journal parlant de ses interventions, je ne sais plus. Mais j’avais eu l'idée de noter le numéro de téléphone.
Ce n'était pas par hasard, avoir des envies suicidaires je l'avais ressenti quelques années auparavant lors d'une dépression. Depuis ma sortie de cet état, j'avais envie de venir en aide aux personnes dépressives et suicidaires, de les aider à sortir de cet envie de mort, mais je ne savais comment. Ce numéro, c'était vraiment l'occasion. J’ai quand même longtemps hésité. Un soir dans la gare en rentrant du bureau, je me décide brusquement, j’appelle d’une cabine.
- « Bonjour » me répond une voix douce et agréable.
- « je n'ai pas d'envies suicidaires. Je voulais juste savoir si vous recherchez des écoutants »
- « Nous avons toujours besoin de nouvelles aides. Je m’appelle Franck, si vous avez envie de nous rejoindre voici notre adresse. »
- « je serais là demain. »
Franck s'appellait en fait Jacques Terrassin, mais pour les écoutes téléphoniques il avait choisi le surnom de Franck.

Standard d'écoute contre les envies suicidaires

Franck avait installé le système d'écoute de SOS Suicide à Fresnes. Cela pouvait paraître une drôle d'idée d’établir un centre d’écoute dans une ville de banlieue mal desservie par les transports en commun. Franck n’avait même jamais auparavant habité dans cette ville. Mais Fresnes avait un atout primordial pour un standard d’écoute d’appels au secours : son indicatif local de 666. Franck ne laissait rien au hasard quand il fallait sauver des vies : Pas question d’un numéro téléphonique quelconque qui obligerait à consulter un calepin. Pour quelqu'un affaibli qui hésite à se donner la mort, le numéro de SOS Suicide devait être impossible à oublier. Franck s’était renseigné, le propriétaire du 666 66 66 ne l’utilisait plus. Il n’a pas hésité, il a payé 50 000 F pour le racheter et il a acquis à crédit un appartement à Fresnes.

Quel endroit pour lutter contre les idées suicidaires !!

J’avais plutôt eu l'idée d'un grand local pour recevoir tous les écoutants. Ce fut une surprise en arrivant pour la première fois de me trouver dans un petit trois pièces au 10ème étage d’un immense immeuble. Et quel capharnaüm ! Un salon transformé en chambre, un bureau, et une espèce de pièce remplie d’appareils de télécommunication avec en plus un petit lit au fond - Franck était en effet marié avec un enfant – sans compter le chat et un couple de colombes. Au milieu un petit bonhomme rondouillard, jovial qui m’invite à prendre un verre et n’arrête pas de me questionner. J’étais un peu inquiet : où étaient les écoutants, ou au moins leurs places ? Comment écouter au calme l'appel d'une personne suicidaire ? Dans quelle association étais-je tombé !!