TEMOIGNAGE CONVERSION ADO DÉSCOLARISÉ ( page 16 )
D'une longue déscolarisation à la mention Très Bien

CONVERSION A JESUS CHRIST : GUERISON RAPIDE D'UNE DEPRESSION SEVERE D'UN ADO

Découverte de l'amour de Dieu par un adolescent : à la demande de Dominique, j’écris ces quelques lignes afin de donner mon point de vue sur cette expérience. Il m’a fallu relire attentivement le récit ici rapporté pour me remémorer les faits (voir : Ado déscolarisé ). En effet, toutes ces difficultés m’obsédaient, mais aujourd’hui, non seulement elles ne me préoccupent plus, mais encore m’est-il difficile de me les remémorer. Tous ces problèmes me paraissent à présent si lointains qu’ils ont acquis une dimension irréelle, comme s’il s’agissait de la vie de quelqu’un d’autre. Et pourtant, dans les grandes lignes, cela s’est bien passé ainsi.

J’allais mal depuis longtemps, mais je me réfugiais dans une attitude rebelle et le mensonge. J’avais compris comment il fallait vivre et le monde entier avait tort. Vis-à-vis des autres, alors même que tout allait de travers pour moi, j’affirmais que tout allait bien. Lorsque ma souffrance est devenue vraiment trop grande, il m’est devenu impossible de la nier, du moins à moi-même. Je me suis alors interrogé sur le pourquoi de cet état. Mais étant orgueilleux, je ne pouvais me sentir responsable de ma situation. Ma souffrance n’était due qu’aux autres : mes parents, mes professeurs, l’église, les politiques, la société toute entière,…

Tout en le niant, j’étais tout entier remplis de culpabilité. Mais trop fier pour reconnaître mes torts, je me posais en victime. Pour moi, Dieu était peut-être juste, mais très dur, sévère, pour ne pas dire impitoyable. Et comment imaginer qu’Il puisse être bon avec toute la souffrance qui inonde le monde ? Mes problèmes me paraissaient immenses et insurmontables. Puis, lors de mon parcours avec Dominique, j’ai découvert que Dieu était miséricordieux. Autrement dit que malgré tous mes défauts, toutes les erreurs que j’avais commises, Dieu m’aime et est bienveillant. En définitive, mon parcours a commencé par la prise de conscience que Dieu n’est pas mauvais, malveillant.

Lorsque j’ai su que j’étais aimé par Dieu, véritablement aimé, non pour ce que j’essayais de paraitre être, pour l’image que j’essayais de renvoyer, ce fut un véritable soulagement. Il n’était à présent plus nécessaire de me défendre. Dieu sait tout et m’aime tel que je suis.

Dans les psaumes, David affirme que le sacrifice agréable à Dieu, c’est un cœur brisé. Et effectivement, lorsque l’on a acquis la certitude que Dieu nous aime et qu’Il est bienveillant à notre égard, malgré toute la souffrance qui nous frappe, ainsi que le monde entier, les barrières de notre cœur tombent et, à son tour, on aime Dieu de tout notre cœur.

C’est alors que plein d’amour, le cœur se brise, plus besoin de paraitre. C’est une véritable libération. J’ai enfin reconnu la réalité de mon état devant Dieu, la Vérité même. Le mensonge a disparu et j’ai reconnu ma responsabilité. Oui certainement, d’autres ont pu me mettre « des bâtons dans les roues », être loin de m’aider, mais enfin je suis libre, nous sommes tous libres de nos actes. Nous ne sommes pas des êtres condamnés à agir seulement de la manière dont notre environnement nous y pousse. Une personne qui est convaincue que tous ses malheurs ne sont dus qu’aux autres et que le mal qu’elle a pu commettre ne peut pas lui être reproché, au titre qu’elle ne l’a commis que sous influence, répond en tout point à la définition de l’aliéné. J’étais auparavant dans un état d’aliénation.

Or nous sommes libres et responsables. Arrivé là, le sentiment de culpabilité m’a quitté laissant la place à celui de responsabilité de mes actes, de tous mes actes. J’ai reconnu la laideur de ce que j’avais pu faire. Cela m’a conduit au repentir. Le repentir, c’est une reconnaissance de ses fautes, de sa responsabilité, ainsi qu’un sincère regret de l’avoir commis, un désir ardent que Dieu nous pardonne et celui de réparer autant que possible les conséquences de nos erreurs.

Le désir d’obtenir le pardon de ceux à qui l’on a causé du tort est également fort. Mais ayant accédé à un début d’humilité et ayant reconnu la faiblesse qui est en nous, on est capable de comprendre que le pardon soit au-dessus des forces du prochain, comme il l’a aussi été si longtemps pour nous. Le pardon que l’on donne au prochain est un bienfait libérateur que Dieu nous accorde, souvent à la suite de longues prières. C’est ce type de demande qu’il faut adresser à Dieu en priorité. Il nous exauce toujours. Les bienfaits que Dieu veut nous accorder sont avant tout spirituels. La vie est dure, mais elle est belle. Je crois même que sa difficulté participe à sa beauté. Voyez l’oiseau en cage, il n’est pas véritablement heureux, pas pleinement heureux. Or lorsqu’on est devenu capable d’affronter la vie telle qu’elle est, telle qu’elle se présente à nous, dans sa dureté (mais aussi dans ce qu’elle a de beau), et qu’avec la grâce de Dieu l’on fait de son mieux, sans en vouloir à qui que ce soit, l’on est heureux, et l’on ne désire plus rien d’autre. Il n’y a rien d’autre au monde et cela suffit amplement.

Mon accession à la vie de l’Eglise s’est accompagnée d’un retour au réel. Je n’exige plus de la vie ce qu’elle ne peut pas me donner. Je me reconnais tel que je suis, avec mes talents, mais aussi mes limites. Le monde est tel qu’il est, il faut faire tout notre possible pour l’améliorer, mais tel qu’il est, je peux déjà être heureux.

Dieu est bon et miséricordieux et accorde toujours son pardon au repentant. Reconnaissant, l’on pardonne à son tour à tous, et alors le cœur repose dans une profonde paix. Pardonner aux autres est une véritable délivrance. La rancune et la haine que l’on garde en soi sont comme une infection qui se propage à tous l’organisme le dévorant. Accorder le pardon, c’est revenir à la vie.

L’enfer que je m’étais construit par l’orgueil, le refus de la reconnaissance de mes torts, le refus d’accorder mon pardon, est à présent dissous.

Ma vie n’est pas devenue pour autant toute rose. La souffrance demeure. La vie est dure, et je crois qu’elle l’est, certes plus ou moins, mais réellement, pour tous. Seulement, reconnaissant rapidement nos nouvelles fautes et cherchant à vite nous corriger, accordant promptement le pardon à tous, sans que cela signifie nécessairement un oubli immédiat, l’on demeure en paix. Si l’on lit la vie des Saints, l’on s’aperçoit qu’ils ont tous beaucoup souffert. Mais cette souffrance lorsqu’elle est acceptée, ce qui ne signifie pas que l’on ne fait pas tout notre possible pour la combattre, est malgré tout quelque peu allégée, en tout cas elle peut être dépassée. La vie demeure un combat, un combat contre la souffrance, contre la tentation permanente de retomber dans nos travers, ce qui conduirait à bâtir un nouvel enfer en nous. Mais il s’agit d’un combat exaltant.

De plus la certitude que la vie est plus qu’une simple existence animale, l’espérance en un bonheur plein, connu par la vision de Dieu, illumine la vie toute entière.