TÉMOIGNAGE D'AIDE : ADO DESCOLARISÉ ( page 1 )
D'une longue déscolarisation à la mention Très Bien

ENFANT DESCOLARISÉ DE 15 ANS à 17 ANS QUE FAIRE


ADO BIENTOT 18 ANS DESCOLARISÉ DU COLLEGE DEPUIS 2 ANS

Au cours d’une réunion en décembre, je remarque qu’un de mes clients n’a pas l’air bien. Je le connais depuis longtemps, 20 ans environ, c’est un battant qui a toujours réussi professionnellement et je sais par d’autres qu’il n’a aucun problème au bureau. Par contre, il m’en avait fait lui-même confidence, il a des difficultés avec ses enfants, notamment avec l’aîné, un adolescent de 17 ans, bientôt 18 ans, en état de révolte contre ses parents. Il est déscolarisé depuis la troisième. Je suis sûr que le problème s’est dégradé. Se déscolariser a du accroitre l'isolement de son fils, et créer des tensions familiales .
La situation ne ressemble en rien à ce que j’avais fait jusqu’ici. Que ce soit à SOS Suicide ou avec Yvette, une suicidaire (cf : Envie de mourir que faire ), les gens faisaient l’effort d’appeler ou de venir, je n’étais qu’en réponse. C’est une situation beaucoup plus facile, non seulement pour aborder le dialogue – c’est eux qui le font – mais ça prouvait un désir de s’en sortir. Or à SOS, j’étais un écoutant moyen, Franck, le créateur de SOS Suicide, avec sa franchise, me l’avait même confirmé. Par contre avec Yvette, les résultats avaient été foudroyants. Je compris que je n’avais aucune chance si je n’abordais pas le fait religieux, l'amour de Dieu. Mais comment y aller sans savoir si cette question intéresse son enfant ? Dans un monde où le religieux est largement mis de côté, surtout par les adolescents, ça paraissait un peu fou. Quoi faire ? J’ai eu la conviction d’avoir une forte chance d’y arriver, mais qu'il était inutile d'essayer d'exprimer mes convictions. Il fallait seulement m’effacer derrière les textes. Leur sagesse était mon meilleur atout. Avec du recul, c’était étrange car je n’avais jamais rencontré son fils, je ne connaissais rien de lui.

PARENTS : PEUR DU SUICIDE D'UN ENFANT

C'est décidé : j’invite mon client à déjeuner, et au cours de la conversation, comme par politesse, je l’interroge sur sa famille. La réponse est assez directe : « Pour mon fils aîné, mon seul espoir, c’est quand il se suicidera, il ne tuera personne d’autre ». Quand j’ai plus tard répété cette phrase à d’autres, ils ont été épouvantés. Alors que cette peur de suicide m’a plutôt « rassuré ». D’abord son fils avait visiblement parlé de suicide à ses parents, et le fait de prévenir est souvent un appel, ça prouve une envie de s’en sortir. Il aurait été beaucoup plus grave, qu'il garde cette envie cachée : à quoi bon en parler puisqu’il n’y a plus d’espoir. De plus ça prouve un moral au plus bas, et c’est le moment le plus favorable pour intervenir. Comme je l’avais remarqué avec les appelants à SOS, ceux-ci n'ont alors pas peur de tomber plus bas, l'échange en est facilité. Par contre, visiblement le père a perdu tout espoir, la situation est dangereuse car autant l’appel est rassurant, autant l’absence de réponse à cet appel peut pousser le jeune à l’acte. Je n’ai pas hésité, je lui ai proposé de faire un parcours avec son fils. Je savais qu’il accepterait puisqu’il n’avait rien à perdre : il n’avait plus aucune autre solution. Nous avons décidé de nous voir chez lui un soir, à trois avec son épouse.