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QUE FAIRE FACE A UN DEPRESSIF : DONNER POUR PROUVER MON AMOUR, RECEVOIR OU DEMANDER
AIMER : DONNER ?
Lorsqu'on m'a demandé d'aider une voisine suicidaire en discutant de religion avec elle (voir le récit
Plus envie de vivre),
je n'ai pas voulu mélanger aide spirituelle et aide matérielle. Ainsi, bien qu'elle était dans un état
de pauvreté extrême, j'ai préféré ne quasiment rien lui donner matériellement, je ne m'
apitoyais pas sur son sort, et même la secouais pour qu'elle se débrouille seule. Je dis "quasi"
car je n'ai pas pu résister à offrir des boites de lait pour son bébé, mais je ne lui ai rien donné pour
lle-même. D'autres voisins ont eu pitié d'elle, et lui ont fourni des
aliments ou des vêtements. Ceux-ci étaient étonnés qu'elle remercie peu.
Quand elle s'est sortie d'affaire, je suis celui avec qui elle a gardé le plus de contact. Elle m'a alors
dit : "Tu ne peux savoir comme c'est humiliant de recevoir la charité.
Toi, tu est le seul à avoir cru en moi, pensé que je serais capable de me débrouiller", et de rajouter :
"Tu as bien fait de m'engueler pour que je me débrouille !!"
Si vous voulez aider quelqu'un, ou montrer votre amour, il faut ainsi faire très attention à ne pas casser sa fierté.
Le remède serait pire que le mal. Or donner une aide matérielle, ou même un conseil,
surtout s'ils sont répétés, peut entraîner un tel effet ("il ne croit pas en moi"). Bien entendu, il est des cas où on se doit de
donner car la situation est trop grave. Je pense que le meilleur critère est celui-ci :
il faut mieux ne donner que si la personne n'a pas la possibilité de s'en sortir toute seule.
Un autre défaut de donner, c'est que cette action part souvent d'un sentiment de supériorité. Chercher ce
qu'on peut donner, c'est chercher quelle est la faiblesse de l'autre, avec le risque
de développer une vision négative de la personne, ce que celle-ci peut ressentir. Il y a une exception
importante : donner son temps. Comme nous avons tous du temps, il n'y a pas
de problème de supériorité.
Vous me direz, si je me trouve devant quelqu’un qui souffre de détresse, et si je ne peux ni le plaindre,
ni lui donner de conseils, comment puis-je l’aborder ? Si c’est quelqu’un pour
qui j’ai de l’affection, comment puis-je prouver que je l’aime ?
AIMER : RECEVOIR ET MEME DEMANDER ?
La réponse est en fait fort simple : AIMER c’est ECHANGER ,
c’est non seulement DONNER mais accepter de RECEVOIR
, AIMER c’est donc aussi DEMANDER .
DEMANDER , cela peut paraître surprenant surtout quand l’autre semble au plus bas. Mais demander est quelque chose de très fort :
- demander c’est se mettre en position inférieure à l’autre puisque vous avez besoin de lui,
- demander c’est croire qu’il y a toujours quelque chose de bon, d’intéressant chez l’autre,
- demander, c’est aborder la conversation sur le point fort de l’autre, celui ou il peut vous apporter quelque chose.
- Demander, c’est s’obliger à rechercher dans l’autre ce qu’il a de positif. C’est la démarche totalement inverse du donneur de leçons.
Essayer même dans votre voisinage de vous poser cette question
: « que puis-je lui demander ? », et vous verrez que votre vision de l’autre va complètement être bouleversée.
DEMANDER ne doit pas être confondu avec EXIGER. Car demander c’est vouloir bénéficier du bon de l’autre tout en le laissant libre de répondre, alors qu’exiger c’est vouloir
imposer son point de vue, c’est partir du même point de départ que le conseil : ce qui il y a de bon en moi et non en lui.