TÉMOIGNAGE

DEPRESSION ET RECHERCHE DE SPIRITUALITE

Si l’Evangile était vrai ? Ce n’est pas une question que je pose, mais une question que pose Dieu à tous mes frères à travers mon existence. Parce que je ne suis pas chrétien culturellement : je n’ai pas été élevé dans la foi chrétienne, ni dans aucune croyance d’ailleurs et je n’ai connu aucun chrétien avant de me convertir. Et je n’ai pas choisi le Christ : c’est lui qui m’a choisi en s’imposant à moi comme la personne vivante qu’il est.

Besoin de spiritualité jusqu'à la dépression

C’est vrai que la recherche du sens absolu de la vie, de la vérité avec un grand V, objective, a été une question de vie ou de mort pour moi : dès ma plus tendre enfance, la vie n’a jamais rien eu d’automatique ; ce qui se passait très bien pour mes frères et qui leur convenait, se passait inexplicablement mal pour moi. J’ai connu très jeune le spleen, puis en grandissant, des tendances dépressives pour sombrer dans la dépression à 18 ans. Je n’ai vécu pourtant aucune circonstance irrémédiablement dramatique, même si les circonstances n’étaient pas étrangères à mon mal-être : c’est la vie qui semblait me fuir inexplicablement et inexorablement. Je n’avais pas la vie en moi, c’était une évidence : restait à savoir d’où elle venait et où elle allait, parce que si elle consistait seulement à passer le temps en travaillant, dormant, mangeant, m’amusant, pour finir au tombeau, à quoi bon ?

Recherche de spiritualité et découverte de Jésus

J’ai étudié toutes les spiritualités, toutes les religions, jusqu’au paranormal, au New Age et à la psychologie des profondeurs : si je ne savais pas ce que je cherchais, je savais en revanche que je ne l’avais pas trouvé. A 26 ans, j’avais l’impression d’avoir épuisé toutes les possibilités, et je n’avais débouché sur rien de plus grand que l’homme, rien qui ne finisse avec lui. J’étais au comble du désespoir et proche de me suicider quand j’ai acheté un livre sur la prière chrétienne : j’ignorais tout de Jésus hormis le nom, mais Il était mon dernier recours. Trop perturbé pour appliquer une technique ou une formule de prière : j’avais en revanche toute la force de mon désespoir pour prier, et la lucidité de celui qui veut seulement la vérité, qui ne peut pas se contenter de moins. C’est alors que s’est produit l’inespéré : Il m’a découvert sa présence, à une profondeur de moi-même dont j’ignorais l’existence. Je peux vous garantir une chose : quand vous sentez Dieu, vous savez que c’est lui parce qu’il ne ressemble à rien ni personne de connu, et vous savez que vous n’inventez rien, parce que vous tes entièrement passif alors qu’il y a toujours une activité humaine, même légère, même inconsciente quand il s’agit d’une production humaine. Je l’ai reconnu comme on reconnaît une personne : c’était de l’ordre de l’évidence ; Jésus était là, Il était Dieu et il ne venait que pour me déclarer son amour et demander le mien en retour.

Développer la spiritualité chrétienne

Non seulement ce fait s’est produit une fois, mais il s’est renouvelé, toujours à l’improviste. J’ai mis des années à me faire à la vérité du fondement de la foi chrétienne : je n’étais absolument pas préparé à cette découverte. Je me souviens que pendant longtemps, j’ai jonglé entre des croyances qui me semblaient plus séduisantes (comme la psychologie des profondeurs) parce que capables de satisfaire un désir de pouvoir sur la vie, ou plus faciles à admettre, et ma relation avec Jésus mais il me fascinait de plus en plus au fur et à mesure de ses visites, et qui plus est, m’amenait à des découvertes et des dépassements que je n’imaginais pas : j’entrais par l’expérience dans la foi de l’Eglise, et je ne pouvais pas le nier. Au bout de 6 ans, à l’occasion du baptême de ma fille (si je n’ai pas parlé de ma famille, c’est que son histoire se confond avec celle de ma foi), Jésus m’a appelé clairement à rejoindre son Eglise. J’avais été si bien enseigné par Lui que je n’avais que deux solutions : accepter son amour et être heureux avec lui, ou le refuser et être malheureux sans lui. J’ai accepté, et ce moment a sonné non seulement la fin de la malédiction dont je semblais victime depuis toujours, mais le commencement absolu d’une nouvelle vie, toujours meilleure, toujours plus au-delà de toutes mes espérances les plus folles.

Vivre une spiritualité vivante

Si le Christ n’était pas ressuscité, je ne croirais pas en lui : que changerait une foi qui resterait le fait de l’homme uniquement ? Si le Christ n’était pas vivant, je ne l’aimerais pas : comment pourrait-on aimer quelqu’un qui n’existe pas ? C’est aussi simple que cela, et c’est pourquoi je n’ai plus peur : puisque Jésus est effectivement ressuscité, puisqu’il est la Vérité, je sais que la réalité même dans toutes les dimensions et tous les évènements de ma vie, le confirmera. Je vis un bonheur absolu. Il est important de c omprendre que je n’ai non seulement aucun mérite (si vous saviez les horreurs que j’ai pu commettre, au nom de mon désespoir !) mais je n’ai même pas été héroïque, plus performant qu’un autre sur le chemin de la vie qui se confond avec celui de la foi : C’est la Croix qui m’a porté plus que je ne l’ai porté, le Crucifié qui m’a tenu plus que je ne me suis accroché à Lui. Paradoxalement, ce n’est pas la confiance qui m’a amené à suivre Jésus : c’est de vivre ce que j’avais à vivre, avec ma faiblesse, mes imperfections et même mes résistances, qui s’est avéré être un chemin à la suite du Christ et m’a amené à m’abandonner à lui dans la confiance absolu de celui qui sait désormais que rien ne pourra le séparer de la vie, du bonheur, de l’amour, de Dieu. Et quand je regarde en arrière, je vois que mes souffrances n’ont plus de souffrances que le nom, comme un mauvais rêve qui se dissipe au réveil, ou plutôt comme une photo qui passe du négatif au positif et je ris bien de mes doutes et de mes angoisses : il n’en reste rien, il ne reste que le bonheur, un bonheur aujourd’hui trop grand pour moi seul : je ne vis que pour le partager avec mes frères. Oui, Jésus est vraiment ressuscité et il a la volonté et le pouvoir absolus de nous sauver. A vous qui peut-être désespérez, je vous dis qu’il est plus fort que vos faiblesses, plus fidèles que vos infidélités : c’est normal, il est Dieu et il vous aime depuis toujours et pour toujours.

Cédric